Refusons l’insalubrité des écoles

Depuis plusieurs semaines, de fortes mobilisations ont lieu dans le 93. En mars, des lycéen.ne.s mobilisé.e.s au lycée Blaise Cendrars, à Sevran, ont décidé de tourner une vidéo pour dénoncer les conditions de dégradations extrêmes de leur établissement. Malgré des tentatives d’intimidation à l’égard des quatre enseignants filmés, qui ont fait l’objet d’une convocation de leur hiérarchie, la vidéo, rapidement devenue virale, a permis à de nombreux élèves et enseignant.e.s de témoigner à leur tour de leurs conditions d’étude et de travail, partout en France.
On a pu découvrir, photos à l’appui, des chauffages inefficaces, des plafonds délabrés, de la moisissure, des fenêtres qui ne ferment pas, ou ne s’ouvrent pas, des fuites d’eau, des pannes d’ascenseur ou encore des manques de fournitures et d’équipement. Ces conditions indignes ont un impact sur la santé des élèves et des personnels et sont parfois de véritables mises en danger. Ainsi, nous avons été alertés, dans notre département, sur des cas de fuite d’eau à proximité de compteurs électriques, de chutes de revêtement de façade, des températures extrêmes (notamment lors des épisodes de fortes chaleurs) ou d’ascenseurs hors service durant plusieurs mois avec des conséquences directes sur certains élèves qui ne peuvent plus assister à tous leur cours ou sur le personnel qui se retrouve à devoir porter des charges lourdes dans les escaliers.
Cette situation de délabrement des locaux scolaire est reconnue par le gouvernement. Ainsi, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, reconnaît que sur 43 908 écoles « on en a au moins 40 000 qui ne sont pas aux normes ». Mais les annonces du gouvernement sur le sujet, entre défense de l’austérité budgétaire et développement du « fond vert », fond à attribuer en priorité aux écoles « engagées dans une démarche d’autoévaluation et d’innovation pédagogique » montre qu’il faut continuer à se battre… Quel projet pédagogique innovant faut-il donc écrire pour demander à ce que son école soit correctement chauffée ou munie de sanitaires salubres ?
C’est pourquoi, tous les personnels de l’éducation, mais aussi les parents d’élèves, doivent s’unir et poursuivre la mobilisation. Battons nous, non seulement contre le choc des savoirs mais aussi pour exiger des moyens financiers et humains à la hauteur de nos besoins !