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COLLEGE : NON AU BUDGET AUSTÉRITAIRE !

mercredi 26 mars 2025, par CGT Éduc’action 76

TOUTES ET TOUS EN GREVE LE 3 AVRIL

Le budget 2025 finalement adopté est l’un des plus austéritaires que l’on ait vus : 32 milliards d’économie, ce qui ne peut que dégrader encore davantage nos services publics. Dans l’Éducation Nationale, si les 4.000 suppressions de postes ont été abandonnées, aucun crédit ne vient les financer : ils seront pris sur le budget du ministère. De même, si nous échappons aux trois jours de carence initialement envisagés, l’indemnisation à 90% des arrêts maladie a été adoptée et aura de dures conséquences pour les collègues qui subissent des arrêts longs - les trois jours de carence représentaient environ 400 millions d’économie, la réduction de l’indemnisation, 800. Ce PLF (projet de loi des finances) diminue également le financement de la formation continue. Enfin, l’enseignement supérieur voit son budget diminuer, passant de 31,8 milliards d’euros en 2024 à 30,9 en 2025, malgré une inflation de 2%. En même temps, les profits et dividendes battent les records : 98 milliards d’euros pour les actionnaires en 2024 ! Nous ne pouvons nous réjouir d’avoir échappé au pire : ce budget va encore fragiliser nos missions et nos conditions d’exercice.

NON AUX SUPPRESSIONS DE POSTES !
Notre académie se voit amputée de 152 postes dont un solde de moins 31 postes dans les collèges de Seine-Maritime. Certes, les effectifs semblent en baisse, mais on aurait pu imaginer de diminuer le nombre d’élèves par classe, nous qui avons parmi les plus chargées d’Europe... Dans le même temps, les HSA restent à des niveaux stratosphériques : la logique est d’augmenter le temps de travail des enseignants, qui sont pourtant déjà bien occupés. Le pacte demeure, dans la même logique droitière du « travailler plus pour gagner plus. » Rappelons que primes et heures supplémentaires ne comptent pas dans le calcul de la retraite, et que les HSE et HSA sont défiscalisées, privant l’État d’une part de cotisations sociales et affaiblissant ainsi la Sécurité Sociale, le système de retraite et l’assurance chômage.

DHG : « ON VOIT L’OS »
Les DHG sont tombées, largement insuffisantes : les groupes de langue, de sciences, les dispositifs locaux, beaucoup d’options se trouvent supprimés, des LV2 de plus en plus menacées.En effet, les DHG n’ont jamais été aussi basses et à côté des groupes de niveaux il ne reste plus rien ou pas grande chose. On a beaucoup dit de l’hôpital qu’il était à l’os : nous y sommes presque… quelques vagues lambeaux de chair s’accrochent encore, mais oui, on voit l’os.

REP : ABANDON DES MILIEUX POPULAIRES
L’éducation prioritaire, jusqu’alors plus ou moins épargnée, se voit soumis au même régime que tous les établissements. Selon le Rectorat, ces établissements ont des effectifs plafonnés et les enseignants une prime : cela suffit bien… C’est pourtant bien le minimum : ce budget et cette politique actent l’abandon des classes populaires, des plus fragiles et des plus discriminés. Dans le même temps, l’enseignement privé est épargné : classes jamais menacées, réformes non imposées, ou avec une grande souplesse, financement à hauteur de 8,5 milliards d’euros - 10% du budget de notre ministère.

POUR LE RETRAIT DU « CHOC DES SAVOIRS » !
Pour les établissements qui ne le refusent pas franchement, le « choc des savoirs », qui instaure des groupes en français et en mathématiques sur les niveaux 6e et 5e, absorbe presque toutes les heures de marge. Pourtant, ce dispositif est rejeté par la majorité de la communauté éducative ; il impose des contraintes d’organisation importantes, n’apporte aucune réponse positive aux problèmes des élèves et peut même avoir des conséquences néfastes sur les élèves en terme de vivre ensemble, d’estime de soi, etc. De nombreux collègues s’avouent découragés, perdus dans ce dispositif absurde et ubuesque. Les enseignants sont sommés d’être des fonctionnaires obéissants, sans esprit critique - ce que confirment les projets de réforme de la formation et de manuels labellisés. Ce sont toute notre expertise et notre connaissance du terrain qui se trouvent ainsi niées.

AESH : LE GRAND FLOU
Manque criant d’AESH. 2.000 postes annoncés ? Ce ne sont en fait que 2.000 ETP, des emplois précaires et non des embauches définitives. La mutualisation (PIAL, PAS) complique les conditions de travail et diminue le suivi des élèves. Le manque de moyens dévolus à l’inclusion est alarmant : comment la rendre effective et efficace sans des moyens réels et adaptés, sans une valorisation du métier d’AESH avec un statut de fonctionnaire, et sans la création de places en établissements spécialisés ? Trop d’enfants, trop de parents et de personnels souffrent de cette hypocrisie institutionnelle agitant comme un mantra l’exigence de l’école inclusive sans vouloir en faire un enjeu budgétaire sincère ?

CONDITIONS DE TRAVAIL : UNE DÉGRADATION SANS FIN !?
Les fiches SST témoignent d’une dégradation des conditions de travail et d’un mal-être de la profession : classes surchargées, élèves en très grande difficulté inclus dans ces classes, trop souvent sans AESH, missions supplémentaires non rémunérées ou à peine. Le point d’indice, après des augmentations qui ne compensaient pas l’inflation, reste gelé, dégradant toujours davantage le pouvoir d’achat des enseignants. De ce fait, le métier est de moins en moins attractifs et cette situation amène l’emploi de contractuels toujours plus nombreux, personnels précaires et maltraités.

LUTTONS POUR UN SERVICE PUBLIC DE QUALITÉ ! POUR UNE GRÈVE DANS L’ÉDUCATION !
Nous ne pouvons pas accepter cette casse accélérée de notre service public et il est important de construire une lutte déterminée dans les semaines à venir pour faire reculer le gouvernement et pour obtenir des moyens à la hauteur des besoins avec embauche des dizaines de milliers de personnels enseignants et non-enseignants. Afin d’établir des classes à 20 élèves et 15 en REP, de la maternelle au lycée, et d’implanter des vrais moyens pour l’encadrement et le soutien des élèves (AESH, vie scolaire, infirmiers, Psy-EN, dispositifs adaptés…).
La CGT Educ’action 76 est en faveur d’une grève nationale de toute l’Éducation et à défaut, en faveur de la construction d’une grève départementale. En effet, seulement une lutte collective de tous les personnels de l’Éducation nous permettra de combattre la politique de Macron-Bayrou et de gagner sur nos revendications.

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